CoPil final du projet SO PUR
La veille de la journée d’étude conclusive de SO PUR, les membres du comité de pilotage se sont réunis en présentiel pour faire le bilan moral et financier du projet et envisager la pérennisation de l’engagement des PUR dans la science ouverte. Pierre-Henry Frangne a remercié l’équipe SO PUR et les membres du CoPil pour le travail réalisé car ce projet marque une inflexion sensible de la politique et de l’identité des PUR sur le long terme. Il a remercié en particulier pour leur présence à cette dernière réunion Marin Dacos (coordinateur national de la science ouverte) et Laurence El Khouri (adjointe à la direction de la DDOR).
Presque toutes les actions sont abouties, trois restent à être achevées et le seront dans les semaines qui viennent, deux n’ont pas pu être abouties. Les affichettes résumant les acquis de SO PUR action par action ont été présentées aux membres partenaires : Le bilan de SO PUR en 16 affichettes.
Un focus particulier a été réalisé sur les avancées réalisées depuis le mois de mai, date du précédent CoPil ; elles ont fait l’objet d’articles sur ce blog (voir les tags des actions A1, A2, B3, B4).
L’affichage des coûts de publication : euros ou pourcentage
Les PUR ont choisi d’afficher des pourcentages de postes de coûts, permettant aux financeurs une transparence sur les devis émis au cas par cas. La question se pose s’il faudrait aller plus loin et afficher des montants précis ? Cela participerait à l’établissement de standards à partir d’informations qui viennent d’un éditeur public et contribuer à l’acculturation du monde académique sur ce sujet.
La discussion entre les partenaires fait ressortir plusieurs points d’attention. D’abord qu’il faut être attentif à la spécificité de chaque ouvrage, et qu’il faut ménager par principe des possibilités d’édition à un livre scientifiquement remarquable mais mal financé. Afficher un prix en valeur peut également induire des biais à terme, par exemple être compris comme un prix plancher. Cette question a aussi des enjeux politiques car les ouvrages des PUR sont financés pour moitié environ par des aides à l’édition et pour moitié par des ventes, or les aides à l’édition viennent d’universités qui ont des moyens différents : les PUR sont attentives à ménager leurs partenaires historiques. Il faut enfin veiller à ne pas créer de concurrences entre des types de livres qui se vendraient plus ou moins en librairie, ou entre des éditeurs qui demanderaient plus ou moins d’aides à l’édition.
L’étude sur l’impact du numérique sur les ventes : des résultats attendus
Des premiers résultats seront bien présentés à la journée d’études du 26 septembre (tag A5 sur ce blog). Cette étude est cependant complexe et des chiffres restent à consolider. Les résultats montrent toutefois qu’il n’y a pas de cannibalisation des ventes papier par le numérique. Depuis le début de l’étude, de moins en moins de libraires réagissent négativement lors des mises en place d’ouvrages diffusés en freemium. Cela montre une acculturation progressive du marché du livre au numérique et l’intérêt de l’étude qui entend poser des chiffres face à des appréhensions.
Le travail va se poursuivre dans les mois qui viennent, il fera l’objet d’articles et ouvrira sûrement sur des travaux ultérieurs sur des aspects connexes. Les collègues de la BPI ont notamment l’intention de publier des articles sur le sujet.
Les membres du CoPil soulignent l’importance de développer ce type d’étude pour apporter de la nuance, éviter le faux bon sens qui consisterait à penser que le libre accès empêche toute vente future, tant auprès des libraires qu’auprès d’autres éditeurs. Cette complémentarité entre le papier et le numérique se constate aussi au niveau des usages en bibliothèques.
La bonne fin du projet
Le bilan financier du projet a été présenté aux membres du CoPil : SO PUR a été financé par le FNSO à hauteur de 200 000 €, sur un budget total de l’ordre de 800 000 €, en grande partie pour des frais de fonctionnement dont deux recrutements pour la durée du projet.
Les membres du Copil ont souligné, outre les résultats atteints par SO PUR, la qualité et la constance au fil du projet de la communication et de l’information.
Et après SO PUR ?
La discussion s’est poursuivie sur les acquis du projet, ainsi que les enjeux et les risques pour la continuité du travail enclenché sur le long terme.
Les apports saillants de SO PUR portent sur deux volets : des acquis techniques (contributions à HAL et Nakala, diffusion des identifiants auteur, hybridation des filières Apsed et Métopes, évolutions du contrat d’auteur) et des acquis dans les relations entre les partenaires (notamment les SCD et les infrastructures de recherche). De manière plus générale, SO PUR a été une forme de « propagande par le fait », contribuant ainsi à lever des craintes : un éditeur de livres peut s’engager résolument dans la science ouverte sans se mettre en danger grâce à l’édito-diversité.
La poursuite de l’engagement des PUR dans la science ouverte est très encouragée par les partenaires. Pierre-Henry Frangne annonce que le projet SO PUR se transforme en un « programme » de travail des Presses : la science ouverte est bien entrée dans le quotidien des Presses universitaires de Rennes.