Journée d’étude finale du projet SO PUR
SO PUR est un projet d’ampleur grâce auquel les PUR se positionnent comme un acteur majeur de l’édition numérique scientifique en France. Le 26 septembre 2024 a été l’occasion de réunir tous les partenaires du projet et un public intéressé par l’édition en science ouverte pour présenter les résultats de SO PUR et envisager ensemble l’après projet : la transformation de SO PUR en une politique durable de science ouverte aux PUR.
Le compte-rendu détaillé de la journée est disponible ici : https://nakala.fr/10.34847/nkl.ebd3cc7j.
Un projet ambitieux et des résultats à la hauteur des attentes
Le projet SO PUR a atteint ses trois ambitions : intégrer la science ouverte dans le quotidien des PUR, placer les PUR dans l’écosystème de la science ouverte et promouvoir l’édito-diversité, c’est-à-dire la nécessaire mixité des modèles de financement et de diffusion du livre. La journée d’étude en a fait état à travers des présentations et des temps d’échange avec le public sur les aspects les plus notables du projet.
La science ouverte dans le quotidien des PUR
L’un des objectifs de SO PUR était de suivre le rythme de publication de 4 collections, c’est-à-dire de publier le même jour d’office la version papier et la version numérique. Moins de 10 % des titres concernés ne sont pas en ligne, pour des raisons de droits ou de complexité technique excessive. La collection « Histoire », la plus riche du catalogue des PUR, est particulièrement concernée par ce processus de mise en ligne, ses ouvrages diffusés sur OpenEdition Books sont aujourd’hui disponibles en accès libre à 81 %.
Ce versant de production d’ouvrages numériques est complété par une hybridation des outils des PUR avec ceux de Métopes. L’enjeu était de conserver la ligne de production des PUR, qui part d’Indesign et non d’un fichier de traitement de texte, tout en rejoignant la chaîne de production de Métopes et le schéma TEI-Commons publishing. Un important travail de nettoyage des fichiers est réalisé en interne, grandement facilité par une série de scripts et de grep développée par Michaël Delabrosse (voir cet article pour plus de détails : https://sopur.pur-editions.fr/demonstration-de-la-filiere-de-production-numerique-des-pur/). Cette étape fondamentale a fait l’objet d’une démonstration lors de la journée d’étude, après quoi Charles Bourdot a expliqué le fonctionnement de Circé dont une pipeline spécifique aux PUR permet d’obtenir un fichier XML TEI-Commons publishing à partir d’un export HTML fait depuis le fichier Indesign.
En parallèle, les PUR ont intégré et transmettent maintenant à leurs auteurs et autrices de bonnes pratiques liées à l’édition numérique, en particulier l’usage d’identifiants. Grâce à une collaboration avec l’ABES (Agence bibliographique de l’enseignement supérieur) et à une formation menée par le SCD (service commun de documentation) de l’université Rennes 2, les PUR récupèrent automatiquement les IdRef des chercheurs ou créent cet identifiant si nécessaire. Les Orcid sont demandés aux auteurs qui sont incités à en créer s’ils n’en ont pas. Ces identifiants sont diffusés sur les plateformes (OpenEdition et Cairn).
Le développement de la production numérique va se poursuivre dans les mois et années à venir pour se généraliser à toutes les collections de recherche des PUR (environ 120 livres par an).
Éditer en science ouverte : devoir d’information
La production d’ouvrages numériques a fait évoluer les processus de travail internes aux PUR, mais cela a aussi un impact sur les auteurs. C’est pourquoi un véritable devoir d’information des auteurs et des autrices est désormais mis en œuvre aux PUR. Le contrat a été adapté pour mieux répondre aux enjeux juridiques de la science ouverte et il s’accompagne de deux annexes, de quatre documents d’information d’ordre général et d’un document de legal design.
Cette démarche a pour but d’appliquer des méthodes de design pour rendre le droit accessible à tous : pour que les auteurs soient à l’aise avec les contrats et pour mieux s’adapter aux besoins et pratiques qui ont évolués depuis les premiers ouvrages numériques des PUR, en 2010. Le document élaboré par le cabinet juridique Inno3 a été présenté au public lors de la journée d’étude, et il est désormais accessible sur Nakala. Pour plus d’informations à ce sujet, voir l’article de blog « Le legal design pour aider à la compréhension du contrat d’auteur ».
En tant qu’éditeur scientifique public, les PUR ont une mission de diffusion du savoir. Au-delà de la publication d’ouvrages scientifiques, les PUR ont voulu, dans le cadre de SO PUR, réaliser une grande étude pour mesurer les impacts des différentes modalités de diffusion en ligne sur les ventes en librairie. Cette étude, menée en partenariat avec OpenEdition et la BPI (Bibliothèque publique d’information), porte sur l’ensemble du catalogue des PUR, pour une période de douze ans (2012-2023). Si les résultats restent à être consolidés, les premières conclusions ont été dévoilées lors de la journée d’étude, elles sont exposées en détail ici : https://sopur.pur-editions.fr/limpact-de-la-mise-en-ligne-freemium-sur-les-ventes-en-librairie/.
Les PUR dans l’écosystème de la science ouverte
SO PUR a été conçu en partenariat avec différentes infrastructures, c’était une condition clé de la réussite du projet. Ainsi, le travail sur les outils de production s’est fait en collaboration avec Métopes, l’étude des ventes a été menée conjointement avec OpenEdition et la BPI. Les PUR ont également adhéré à Operas pour se positionner dans l’écosystème de la science ouverte au niveau européen.
Un partenariat s’est développé avec les SCD des universités membres du SAIC PUR (service d’activités industrielles et commerciales) sur deux volets : le dépôt dans HAL et l’implication des SCD dans le choix d’ouvrages à diffuser en libre accès. Chrystèle Delaisse (SCD de Nantes) et Nicolas Pinet (SCD de Poitiers) sont intervenus pendant la journée d’étude pour présenter les avancées du réseau SCD-PUR. Thierry Fournier (SCD de Rennes) et Grégory Miura (SCD de l’UBO) étaient également présents pour un dialogue plus large sur le dialogue qui s’est constitué au sein du réseau, inédit en France à cette échelle, entre bibliothécaires et éditeur. Ils ont notamment évoqué la relation nouvelle favorisée par cette coopération autour de la science ouverte, avec un objectif commun, celui d’une mission de service public.
De manière générale, la qualité des partenariats initiés et leur diversité ont été soulignées comme un acquis majeur du projet. Certains partenaires ont participé à la table ronde finale de la journée d’étude pour envisager ensemble des priorités et des perspectives d’action pour pérenniser l’engagement des PUR dans la science ouverte. Karla Avanço (Operas), Christophe Evans (BPI), Sandra Guigonis (OpenEdition) et Grégory Miura (UBO) ont ainsi souligné l’importance de la solidarité entre les acteurs du livre et de la science ouverte pour éviter le risque d’isolement et d’affaiblissement de la communauté scientifique, et ont dressé quelques perspectives pour poursuivre le travail entamé par SO PUR : accueillir et développer de nouvelles formes éditoriales, enquêter plus largement sur les lectorats et leurs pratiques.
En conclusion de cette journée d’étude, Yves Picard (coordinateur de SO PUR) et Pierre-Henry Frangne (directeur des PUR) ont indiqué que l’engagement SO PUR se poursuit sous la forme d’un programme et va être complété par le projet NUM SO (« Numériser pour la science ouverte »).