Ouverture d’une filière « Plan S » aux PUR
Les Presses universitaires de Rennes (PUR) sont un éditeur public (statut de service d’activités industrielles et commerciales, SAIC). En s’engageant dans une démarche de science ouverte avec SO PUR, les PUR souhaitent mener ce projet de la manière la plus transparente possible. C’est l’objectif de ce blog de décrire au fur et à mesure l’avancée du projet, les questions qui se posent et les réponses que nous y apportons. C’est aussi l’objectif d’une autre action de SO PUR : ouvrir une filière « Plan S » (qu’est-ce que le Plan S ? https://www.coalition-s.org/principes-du-plan-s/).
Une organisation à l’interne
Pour répondre aux demandes des financeurs, les PUR doivent être en mesure de publier le jour de la sortie en librairie du livre financé la version en libre accès. L’un des enjeux de SO PUR est d’intégrer dans le quotidien de la production du livre traditionnel cette contrainte nouvelle. Ce blog s’en fait déjà l’écho (voir le tag A1).
Souvent, les délais d’édition posent problème : par exemple quand l’auteur a déclenché lui ou elle-même le financement sans tenir compte du travail aval. Il serait nécessaire que les demandes de financement soient menées de façon conjointe entre les auteurs et l’éditeur auprès des organismes de financement : les procédures de ceux-ci devront évoluer en ce sens.
Affichage des coûts de publication
Une demande des financeurs Plan S est l’affichage a priori de coûts d’édition par l’éditeur, étant entendu que les coûts strictement liés à l’édition papier ne sont pas finançables.
Les coûts de publication d’un ouvrage se divisent en deux catégories :
- les charges directes : relectures, stylage du texte et production du PDF, conception de la couverture et des visuels, diffusion et promotion de l’ouvrage, etc.
- les charges indirectes, c’est-à-dire l’ensemble des frais de structure de l’éditeur, y compris leur nécessaire bénéfice pour anticiper ses investissements.
Les montants varient en fonction des ouvrages, du nombre de signes et d’illustrations, des caractéristiques de la collection dans laquelle ils paraissent… C’est pourquoi le Plan S ne recommande pas de publier une liste exhaustive des coûts de publication d’un ouvrage, mais plutôt de les regrouper par étape du processus éditorial, de la relecture à la diffusion et la promotion. Il est également proposé de présenter un montant total, puis le détail de ce qu’il couvre en exprimant cela en pourcentage du montant total. Cela permet à l’éditeur de préserver une certaine confidentialité, tout en faisant preuve de transparence vis-à-vis des financeurs.
Pour appliquer ces recommandations aux PUR et à la diversité des ouvrages publiés, nous travaillons actuellement à la bonne définition et mesure de ces coûts. L’exercice n’est pas simple : les PUR sont déjà liées par des conventions d’édition avec leurs universités partenaires, il faut compter avec les différences culturelles et financières suivant les pays financeurs.
Une diffusion à repenser
Les ouvrages numériques concernés par cette filière « Plan S » des PUR seront publiés en libre accès complet et immédiat sur OpenEdition.
Quelle place alors pour la diffusion du livre papier ? Si les publics existent pour chacun des formats et que les usages se croisent et s’enrichissent entre numérique et papier, la preuve n’en est pas encore acquise pour tous les acteurs de l’écosystème. Diffuseurs, libraires et bibliothèques ont encore a éprouver les manières de pratiquer ces différents modes d’existence du livre. Pour l’éditeur, la période est donc encore incertaine.
De même pour la promotion des ouvrages : la presse et les relais d’opinion sont encore très partagés entre les versions papier et numériques. Le livre financé selon le Plan S devrait-il être cantonné à l’univers numérique ? Nous ne le pensons pas aux PUR, à nous d’expérimenter des nouvelles façons de promouvoir le livre au travers de ses supports.