SO PUR aux journées Open Édition 2023
Open Édition a organisé ses journées de rencontre avec ses communautés à Marseille du 10 au 12 mai 2023. Yves Picard y était invité pour témoigner des pratiques des PUR d’une part en matière de licences creative commons et, d’autre part, du modèle de diffusion freemium.
Les captations vidéo des Rencontres sont disponibles ici, https://webcast.in2p3.fr/container/3e-rencontres-d-openedition-avec-ses-communautes.
Les interventions d’Yves Picard au format PDF sont là, https://doi.org/10.34847/nkl.d6f4311a.
Publications et licences ouvertes
L’intervention d’Yves Picard apporte quelques questions au débat, du point de vue d’une maison d’édition :
- si les licences libres traduisent l’usage traditionnel de la littérature scientifique, le rôle d’une maison d’édition est aussi de suivre les exploitations du livre : faut-il y renoncer par l’emploi des licences CC ?
- Faut-il trier les acteurs bénéficiant des licences libres ? Oui. Les modèles toxiques (captage des ressources par les «Gafam universitaires») ne doivent pas être nourris par la recherche publique sous licence CC.
- Qui est le BY ? Le couple éditeur-auteur traditionnel est plus fort que l’auteur ou l’autrice seule ou la maison d’édition seule.
Dans un contexte d’édito-diversité, il faut une variété d’outils juridiques. Pour cela, il s’agit de sortir des oppositions propriété intellectuelle/licences libres dans chacune de leurs expressions maximalistes.
Le modèle freemium a 10 ans
L’intervention d’Yves Picard propose le témoignage de l’usage du modèle de diffusion freemium aux Presses universitaires de Rennes :
- 1 359 livres en freemium sur Open Edition Books,
- dont 18 nouveautés de 2023 (+ 1 libre accès total),
- 51 (+ 2 en accès total) de 2022.
Le freemium permet de s’insérer dans l’écosystème de la publication électronique, sans expérience déceptive pour le lecteur. Il permet également de clarifier vis-à-vis d’autrices et d’auteurs, parfois réticents, les rôles et les formes des éditions numériques (archivage, libre accès, différents formats…).
Pour les Presses universitaires de Rennes, le freemium permet de positionner le libre accès tout en réaffirmant l’importance du monde de la librairie. Le libre accès ne suffit pas en soi et c’est la maison d’édition qui garantit la cohérence d’action au-delà des supports.
Il est indispensable de garder un écosystème commun du livre. Rien ne serait plus dommageable qu’un caricature édition publique = gratuit = numérique, et édition privée = payant = papier. Si les canaux de diffusion semble relativement étanches, il faut faire attention à ne pas faire du libre accès lui-même un silo à côté d’autres silos.
Des Rencontres fructueuses
L’ensemble des interventions pendant ces Rencontres ont témoigné à la fois de la profondeur historique gagnée par l’infrastructure Open Édition et sa capacité à travailler les enjeux de la publication scientifique numérique encore en construction :
- Le projet Commons et la liaison des publications aux données de la recherche, avec notamment des exemples de revues la pratiquant,
- Le projet Diamas et la stratégie française sur l’accès ouvert diamant,
- Les témoignages d’usage des publications ouvertes par le monde non-académique.
Le schéma TEI Commons Publishing
Dans le périmètre direct de SO PUR, les Rencontres ont fait état de l’évolution vers Lodel 2 (51 sprints de 2 semaines, 12 contributeurs, 675 tickets !), conjointement avec le développement commun avec Métopes du schéma TEI Commons Publishing. L’ensemble de ces évolutions, du schéma, des outils et des interfaces, annonce un saut qualitatif de l’écosystème qu’il faut saluer. Bravo !
C’est cet environnement que vont rejoindre les PUR à l’issue du travail en cours avec l’infrastructure Métopes (action #B3).
Remerciements
Merci à toute l’équipe organisatrice pour la qualité de son accueil et sa disponibilité. Merci aux participant·es pour les rencontres et pour leurs contributions.